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L'écriture en mouvement, l'ouverture...

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L'écriture en mouvement, l'ouverture...

nelson mederik

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L’écriture en mouvement

 

Mon souhait, avec la poésie, c’est de permettre au regard de s’aiguiser, de s’habituer à voir le beau, et au cœur de ressentir fort cette beauté. 

  

2015-2016 Premier hiver à Percé

Je suis en plein processus d’écriture de mon projet de roman,débuté à la fin de l’été 2014 (et toujours en cours d’ailleurs). 

Je vis pour la première fois, en égale avec la nature. Je me retrouve tranquillement à ma place. Femme – Territoire – Rocher -Île – Pierres -Sable – Vent – Mer – Oiseaux – Champ -Humains – Poissons – Champignons -Baleines – Homard -Coquillages – Algues…

 

Je vis le changement des saisons. Du printemps à l’été, de l’été à l’automne, de l’automne à l’hiver. 

Je m’installe face à la baie vitrée de l’espace bureau de la maisonnette que je loue pour voir tourner au blanc les grands espaces sculpturaux des lieux. 

J’observe ces danses qu’esquisse le vent dans les nuages et dans les dérives de couleurs flamboyantes. Je suis aux premières loges pour sentir la lumière glisser sur ma peau moirée. 

J’ai l’âge d’or des solitudes lourdes, je ne sais pas me rendre aux autres. 

Brume en mon cerveau, je cherche à rendre les maux à la fiction. 

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Certains dimanches, je traverse l’allée glissante pour me rendre chez ma voisine, une octogénaire merveilleuse et accueillante, où je suis reçue comme membre de la famille. Ces soirées-là sont riches en discussions, les gens présents ont l’expériences de plusieurs vies et une foule d’histoires prennent naissances au fil des échanges. 

Un homme, lui aussi octogénaire, un érudit ayant traversé monts et merveilles au fil des jours de sa vie, m’entretient, passionnément, transférant ses souvenirs de sa tête à la mienne avec l’aisance et la confiance qui le portent vers ses derniers mois (il est malade et effrontément courageux et vif). 

Je sais que je danse parfois après le souper. Mais ce soir-là, celui dont je tente d’extraire la genèse d’une réflexion qui poursuit depuis son ascension en moi, je ne crois pas que ce soit mes mouvements de danse qui ont offert une certaine direction à notre discussion. Je me souviens. J’ai dû préciser que le personnage de mon roman est danseuse contemporaine… voilà. Plus tôt dans la journée, ou dans la semaine, j’en avais fait le choix.

 

Le mouvement.

 

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Je parle peu de l’histoire de mon roman. Ça m’arrive parfois, quand je me sens en confiance et lorsque l’autre montre qu’il est réellement intrigué par ce que je propose. 

Alors, peut-être que je venais de choisir de la passion de mon personnage principal et donc d’un certain angle de vue de son histoire. 

Je crois que jusqu’à ce moment-là, lors de cette conversation avec G., je sentais et percevais la vie avec une certaine linéarité qui me donnait mal au cœur. Comment l’expliquer? À des reprises à fortes fréquences, une grande émotion m’envahissait. Et je parvenais avec peine à me l’expliquer. Une forme de désir – comme une grande vague qui traverse le corps, prenant l’âme en otage pour lui montrer les étoiles du ciel de très près. J’accueillais avec difficulté l’émotion, parce que dès que j’en ai pris conscience, elle s’est mise à me faire peur et je ne savais plus comment, ni où me placer pour la vivre. Pour te situer, je dirais qu’il s’agit du pendant « positif » de la mélancolie. Encore là, qu’en sais-je? Puisque je tente d’expliquer quelque chose à surfaces multiples et insaisissables. Mais c’est exactement là mon point. 

Jusqu’à ce soir-là, je tentais de m’accrocher à la linéarité du temps et de ma vie, ressentant très bien qu’elle avait mille autres visages simultanés, mais sans connaître le chemin pour la vivre.

Et c’est à travers cette conversation avec G., toute simple, presque banale, que s’est révélée une forme d’essence de la vie, un parfum, un angle, une manière d’être et de percevoir le temps. 

Nous avons parlé de la danse. 

Il m’a fait voyager dans ses premières années au Canada, au Québec. Il arrivait de Paris, il arrivait d’ailleurs et encore d’ailleurs. C’était un enfant de la guerre. Enfant unique, il avait vécu sa petite enfance à Paris.

Il me racontait les belles années du disco. Pour lui, c’était en grande partie ça, la vie ; la belle époque! 

Puis il m’a parlé de sa maman. 

Il m’a dit que sa maman avait déjà étudié à l’école de danse d’Isadora Duncan. 

 

Je ne connais pas encore ce nom.  Qui est Isadora Duncan